« Nous demandons 4 journées et demi. Ce n’est pas du dogmatisme, ni même un fétiche. C’est simplement dans l’intérêt des enfants et bon pour les apprentissages. Et ce n’est pas nous qui le disons, c’est, l’académie de médecine ! » C’est en ces termes que Liliana Moyano, présidente de la FCPE, s’est adressée au ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer lors du Conseil supérieur de l’éducation chargé d’examiner le décret autorisant les communes à revenir à une semaine de classe de 4 jours, le 8 juin dernier.
Le nouveau texte publié le 28 juin, promis pendant la campagne présidentielle, permet au directeur académique des services de l’Education nationale, sur proposition conjointe d’une commune ou d’une intercommunalité et d’un ou plusieurs conseils d’école, d’autoriser des adaptations à l’organisation de la semaine scolaire, le cadre commun restant le décret Peillon. Dès le 18 juillet, le ministère a fait les comptes, annonçant que 36,8 % des communes de France « se sont saisies de la liberté nouvelle qui leur était offerte pour mettre en place des organisations correspondant aux besoins de leur territoire ».
Corporatisme ou égoïsme ?
Aux besoins de leur territoire… C’est là où le bât blesse ! La FCPE a, elle, toujours défendu une organisation répondant aux besoins des élèves avant tout. Elle s’est toujours battue pour revenir sur le décret de 2008, celui de Xavier Darcos, qui avait mis fin aux neuf demi-journées d’apprentissage. Depuis, le débat a toujours déchaîné les passions, alors que les conséquences préjudiciables de la semaine de 4 jours ont été largement démontrées. Les journées de 6 heures de classe, sont trop longues, fatigantes et par conséquent contre-productives. Les élèves ont trop de choses à apprendre en trop peu de temps !
Déjà, lors de la rédaction du projet éducatif de la FCPE, en 1997, nous savions que cela serait difficile. Nous écrivions : « Elaborer un projet global d’aménagement des rythmes de vie, centré sur l’enfant et le jeune, demeure une démarche difficile, tant les controverses sont multiples, tant les pesanteurs, qu’elles émanent des enseignants, des parents, des corporatismes ou des égoïsmes, paralysent toute volonté novatrice ».
Dix ans plus tard, la communauté éducative s’agite toujours. Ne serait-il pas grand temps d’arrêter ce jeu agaçant du pile ou face ? La FCPE ne changera pas de ligne, celle de l’école bienveillante. Et n’aura de cesse de valoriser les projets réussis des communes, celles qui n’ont pas choisi de faire une énième marche arrière.